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Comme une odeur de soufre
22 mai 2017

"Hellsing Ultimate" quand l'anime fait sa crise d'adolescence

 

 

Bon, les enfants, aujourd'hui, on va rentrer dans du lourd. Du très lourd même. Et par lourd j'entends un truc de bourrin en pleine overdose d'amphétamines. Donc, on va gentiment poser nos couilles et nos ovaires sur la table avant de se lancer dans une chronique sous stéroïdes à propos d'un des animes les plus sanglants et barrés qu'il m'ait été donné de voir, j'ai nommé la série d'OAVs Hellsing Ultimate.

 

Pour ceux qui ne connaissent pas Hellsing, il s'agit initialement d'un manga réalisé par Kohta Hirano. La publication en tomes a débuté au Japon en 1998 (2004 en France) pour se terminer en 2009. On compte ainsi dix volumes au total (soit un par an, environ, l'auteur étant quand même un sacré gros flemmard). Concernant les versions animées on a d'abord eu le droit à une première adaptation de treize épisodes entre 2001 et 2002, qui ne suivait rapidement plus la trame du manga, encore en cours à l'époque et dont la fin a en outre été terriblement bâclée, vraisemblablement à cause d'audiences médiocres. Les fans ont donc dû se résigner à ne jamais voir leur manga préféré transposé à l'écran jusqu'à un jour béni de 2006 où sortit miraculeusement le premier épisode d'une série de dix OAVs (1), achevée depuis 2012 (même si pour l'instant seuls les quatre premiers épisodes sont disponibles en français).

 

Jusque-là, d'accord, c'est bien sympa de balancer toutes ces informations mais au fond Hellsing ça raconte quoi ? Pour faire simple, on suit le quotidien de l'organisation protestante Hellsing, menée par Integra Fairbrook Wingates Hellsing (oui, son nom claque), héritière de la célèbre famille du même nom (sans blague) et chargée de la gestion de situations de crises liées à la présence de créatures surnaturelles sur le territoire britannique – notamment des vampires. Notre dame de fer peut pour cela compter sur l'assistance de son fidèle majordome Walter C. Dornez, un vieil homme fort qualifié pour son poste accessoirement expert en boucherie de masse et sur l'appui d'un certain Alucard, vampire ultra badass de son état, lui-même toujours accompagné de Victoria Seras, ancienne policière désormais elle-aussi noseferatu à plein temps.

 

Vous le sentez déjà venir, le gros bordel ? Eh bien, ajoutez à tout ça une recrudescence des cas de vampirisme, une bonne dose de carnages gratuits, un prêtre psychopathe se baladant avec une quantité indécente de baïonnettes sur lui et vous aurez à peu près un résumé fidèle de la série. Ah, zut, j'allais presque oublier les nazis. Et oui, vous avez bien lu, des nazis parce que... bordel, pourquoi pas ? Honnêtement je crois que même l'auteur n'avait pas de meilleure justification pour foutre des nazis dans son manga.

 

Hellsing c'est donc l'équivalent d'une rave-party gigantesque qui aurait tourné à l'orgie sataniste avant de virer à la battle-royal et vous savez quoi ? C'est pour ça que c'est génial. Concrètement, cette série est truffée de clichés, avec son héros vampire quasi-invincible, sa partenaire à la poitrine opulente, ses explosions, ses combats à couper le souffle et une quantité difficilement descriptible de tripes, de boyaux et de cervelles éclatées. Vous vous doutez bien que tous ces stéréotypes sont totalement assumés. Les OAVs sont en conséquence extrêmement dynamiques, avec une animation de qualité et retranscrivent fidèlement les événements du manga. L'atmosphère y est sombre et prenante. Les nombreux personnages ont en plus un charisme incroyable – bien plus important que dans le manga papier, les premiers tomes demeurant relativement inégaux en termes de qualité graphique.

 

Le scénario est quant à lui.... particulier. Si vous cherchez une histoire complexe riche en réflexions pseudo-métaphysiques, passez votre chemin, cet anime n'est pas fait pour vous (mais alors pas du tout). Si en revanche vous avez simplement envie de vous détendre devant un récit tenant plus ou moins bien la route, parsemé de références parfois bancales à l'œuvre de Bram Stocker et mettant l'accent sur le traitement esthétique des scènes plutôt que sur leur cohérence narrative, foncez. Tout de suite. Okay, j'admets être injuste avec la série. Elle effleure tout de même quelques thématiques ontologiques. Un peu comme Mcdo effleure le concept d'alimentation équilibrée avec ses menus salades. 

 

Je suis personnellement un grand fan de cette série. J'ai ainsi commencé par les mangas (que je vous recommande aussi) avant de me tourner vers la première adaptation animée décevante et de me consoler ensuite en découvrant, au hasard de mes recherches sur le net, ces dix merveilleuses OAVs. Ce que j'apprécie dans cette série, c'est avant tout le côté arrogant d'Alucard, suintant la classe par tous les pores et le caractère implacable d'Integra, qui, il faut le dire, envoie quand même du pâté. Il me semble d'ailleurs nécessaire  de souligner qu’un personnage féminin d'une telle envergure est assez rare dans l'univers des mangas fantastiques. Integra se distingue non seulement par ses qualités de dirigeante mais aussi par ses talents de combattante, son intellect et sa volonté à toute épreuve. Elle reste toutefois suffisamment faillible pour ne pas tomber dans le ridicule. La relation maitre/serviteur entre elle et Alucard est alors un des meilleurs aspects du récit, puisqu'elle fait ressortir aussi bien les faiblesses d'Integra que celles de son subordonné pourtant présenté comme tout-puissant.

 

D'un autre côté, Victoria Seras alias « Police girl » est là pour compenser le manque de clichés sexistes (hourra...). Heureusement, elle connaît une évolution plutôt intéressante au cours de l'intrigue. Certains personnages n'ont néanmoins pas cette chance et sont, à mon avis, complètement gâchés, mais là encore, ce n'est sûrement pas pour le développement des personnages que vous regarderez Hellsing. Non, au risque de me répéter, vous regarderez cette série pour une seule et unique raison – l'hémoglobine. Et de l'hémoglobine, il y en a un paquet.     

 

Hellsing Ultimate c'est donc une série d'OAVs drôle, parfois sans le vouloir ; brutale et qui fleure bon la crise d'adolescence. Elle est effectivement remplie de stéréotypes, mais c'est ce qui la rend terriblement amusante. Si l'histoire n'a rien d'extraordinaire à part le fait de parvenir à cumuler en dix épisodes autant de points Godwin qu'un complotiste adepte de la théorie du grand remplacement après trois litres et demi de bière, elle n'en demeure pas moins jouissive. On s'y perd assez facilement, je le conçois, mais cela n’est nullement un défaut. Au contraire. Avec Hellsing on peut ranger son cerveau au placard, se scotcher devant sa télé et se contenter de rire comme un abruti à chaque fois qu'Alucard suce le sang d'un type ou sort une réplique monstrueusement stylée. Oh et petit bonus, l’équipe de Team Four Star responsable de Dragon Ball abridged, une version redoublée et parodique de la saga Dragon Ball Z a fait un travail fantastique avec Hellsing Ultimate. Si vous êtes aussi intrigués que moi, c’est par ici : 

 

 

 

(1) Je ne prends ici pas en compte la mini-série The Dawn, préquelle à l'histoire du manga.

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